Une silhouette s’approche de l’imposant bâtiment.

Une fin d’après midi. La lumière chaude du soleil couchant. La campagne est calme.

Une silhouette s’approche de l’imposant bâtiment. Sa démarche est calme mais assurée. Alors qu’il pénètre dans le champ de lavande, l’homme s’arrête et prend le temps de cueillir quelques brins dont il forme un bouquet. Il le glisse à se ceinture puis reprend le chemin vers l’entrée du cloître extérieur qu’il distingue à présent.

Tout en marchant, il regarde les alentours, curieux de l’étrange architecture qui lui fait face et attentif au moindre signe qui trahirait une présence humaine.

Un vent léger se mit à faire frissonner les buissons odorants.
L'observateur attentif ne manquerait pas de noter qu' étrangement, un seul massif de fleurs, au pied du mur, et donc supposément à l'abri de la brise, semble s'agiter, comme pris dans un tourbillon léger.

Une respiration plus tard, dans un murmure éthéré, apparaît de nulle part la silhouette d'une femme.
Un genou au sol, le dos courbé, et la peau ambrée de ses bras ronds et de ses cuisses galbées couverte d'une épaisse couche de sable.

En silence, la femme s'ébroue, dispersant de fine particules de sa chevelure épaisse et légèrement collée de sueur.
Ensuite, telle un chat fatigué d'un trop long repos au soleil vespéral, elle se plante à quatre pattes, les mains fermement ancrées dans le sol terreux, puis, toujours féline, elle se cambre à en paraître pliée, avant de bombé le dos en un dôme parfait.

Enfin, elle se relève, rejetant encore quelques nuages de sables d'un revers de main.

Elle lance un regard au mur et soupire : " oups, d'un cheveu... Ces voyages magiques finiront par m'avoir si je n'y prends garde".

C'est alors seulement qu'elle remarque l'imposante présence du guerrier massif.
Le sourire en coin, trahissant malgré tout une fatigue certaine, Azraëlle incline doucement la tête de côté, comme si elle s'était attendue à cette rencontre.

- Xch? Et bien, il était donc grand temps que je revienne au Couvent!
Trop longtemps, j'ai négligé nos hôtes, et je m'en serais voulue de manquer ta visite....

Pardonne moi mon mignon, mais tu comprendras que j'ai un énorme retard à combler et j'ai promis à nos invités un banquet digne des rois Anciens..... Tu seras des nôtres bien sûr?

Et ces derniers mots ne résonnaient pas comme une question.

Bien, je vais me rafraîchir en vitesse avant de lancer les préparatifs.
La porte est ouverte. Tu croiseras sans aucun doute quelqu'un pour te guider pendant mon absence

Et de filer d'un pas léger vers la fraîcheur du Couvent

La silhouette n'esquissa pas un geste et ne dit pas un mot. Elle regardait Azraëlle, souriant discrètement. Il était difficile de dire si l'homme était amusé des manières de son hôtesse ou admiratif de la sensualité qu'elle dégageait. Sans doute les deux.

Alors qu'Azraëlle s'éloignait, Xchroumfph attendit un instant contemplant le soleil couchant. Il prit un brin de lavande à sa ceinture et le porta à ses lèvres.

Enfin, il entra dans l'enceinte du cloître.